CHENG DU. Même remarque préalable que pour Chongqing : qui a entendu parler chez nous de Cheng Du? Et pourtant l’agglomération atteint allègrement les 11 millions d’habitants... Cheng Du (le nom veut dire: «capitale parfaite») est la capitale de la province du Sichuan, la plus peuplée de Chine (120 millions d’habitants environ sur une superficie presque équivalente à celle de la France. Elle est située au milieu d’une plaine extrêmement fertile qui fait de la province le «grenier à blé de la Chine»; le Sichuan est bordé au sud-ouest par les contreforts de l’Himalaya et de ce fait, beaucoup de ceux qui se rendent au Tibet (en train) partent de Cheng Du.
Cheng Du, comme Xi’an, a un riche passé historique et était très réputée pour le travail de ses artisans. Au tournant des XIXème et XXème s., la ville et la province furent l’objet de convoitises de la part des français qui voyaient là, à partir de leur base du Tonkin et en passant par le Yunnan, un moyen de contrer la présence britannique à Hong Kong et Shanghai. Cheng Du, comme Chongqing, fut, entre 1938 et 1945, la base arrière de la résistance chinoise face à l’avancée des troupes japonaises, elle abrita par la suite, et jusqu’en 1949, les dernières troupes du Kuomingtang.
Pour nous intéresser depuis longtemps à l’histoire de la Chine, pour avoir lu différents ouvrages de Lucien Bodard (qui est né à Chongqing), et bien d’autres encore comme «Les Cygnes sauvages» de Jung Chang, nous avions très envie de faire étape dans cette ville. Et puis, c’est là que se trouve la principale réserve de pandas de Chine - ou plutôt la base de reproduction des pandas (qui ne vivent que dans cette région).
C’est aujourd’hui une très grande métropole moderne qui essaie tant bien que mal, dans ses parcs et ses maisons de thé notamment, de préserver un art de vivre spécifique. Il n’y a malheureusement plus tellement de monuments importants à voir, les remparts ont été démantelés au début des années soixante et la Cité impériale a été détruite pendant la Révolution culturelle.
